Donnons la parole aux acteurs de terrain !
Prendre en charge un patient suicidaire pose actuellement au soignant autant de questions qu’il y a de réponses. Il faut donc ouvrir le débat ! Et laisser la parole aux acteurs de terrain pour montrer comment concrètement se crée et s’invente chaque jour cette fameuse alliance thérapeutique qui seule permet de mettre en route une véritable politique de prévention.
Introduction
La crise suicidaire est une situation complexe qui suscite dans le corps médical de nombreuses interrogations :
- Peut-on parler directement de la mort, sans prendre le risque de donner de mauvaises idées?
- Existe t-il une pathologie mentale derrière chaque tentative de suicide?
- Si la problématique du suicide ne recouvre pas de pathologie mentale, quelle est ma compétence en tant que professionnel ?
- Comment repérer une crise suicidaire ?
- Comment évaluer le risque suicidaire ?
- Jusqu’où faut-il prendre en charge ce type de patient ?
- Comment respecter l’autonomie du patient tout en mettant en place un processus thérapeutique ?
- Comment aborder cette problématique avec l’entourage ?
- En tant que médecin généraliste comment travailler dans l’urgence ?
- A quelle structure faut il adresser le patient ?
- Comment le convaincre de l’utilité de consulter un psychiatre ?
- Quel est la place et la compétence du médecin généraliste dans le réseau de soin ?
- Comment doit se passer la communication entre les professionnels ?
Sans compter que le suicide peut réveiller chez le soignant de nombreuses angoisses et le mettre mal à l’aise face à une situation qu’il n’est pas toujours pas capable d’appréhender et pour laquelle il n’a pas reçu de formation.
Face à ces nombreuses questions, quelques réponses commencent à apparaître, le paysage de la prise en charge du suicide se transforme progressivement:
- Le suicide est devenu une priorité de santé publique,
- Création récente depuis une dizaine d’années de structures de prise en charge spécifique,
- Systématisation de la présence d’un psychiatre au urgence,
- Accent mis sur la formation des médecins généralistes par la Direction Générale de la Santé,
- Rôle de plus en plus important des associations d’usagers
- Journée nationale annuelle de prévention du suicide
Cependant il s’agit encore d’un savoir en cours d’élaboration, « la suicidologie » est une science neuve. Il faut donc ouvrir un débat parmi les professionnels tant psychiatres, généralistes, psychologues, infirmières qu’assistantes sociales afin de montrer qu’au delà du débat théorique il existe toute une série de problèmes concrets sur le terrain et tenter à travers d’un débat d’apporter des réponses concrètes.
LES ACTEURS ONT LA PAROLE…
Du buzz au besoin d’espoir de Vincent Lapierre Psychologue, Responsable du Pôle de Psycho-gérontologie, 08/2012
Le suicide des personnes âgées, ce qu’il contient en tant que sujet d’actualité au cœur de l’été, aura occupé l’espace médiatique pour quelques jours au moins à la suite du communiqué de Mme Delaunay, ministre déléguée aux personnes âgées. L’occasion pour les acteurs de cette prévention de mieux percevoir ce que les médias et donc dans une certaine mesure l’opinion publique s’en représentent, si l’on considère que le discours médiatique en est un reflet. Lire la suite
Le suicide dans le champ du grand handicap de Lucas Bemben, Psychologue clinicien, 07/2014
Le suicide est un sujet particulièrement sensible au sein des établissements dans lesquels vivent des personnes en situation de grand handicap. Souvent frappée de tabou, l’expression suicidaire de ces sujets (aux grandes limitations motrices et mentales) est pourtant une réalité qu’il conviendrait de penser.
Accompagner l’être dans le cheminement de son existence suppose, en effet, d’être en mesure d’entendre sa souffrance malgré l’absence de langage qu’induit le handicap mental profond.
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