Lorsque des intentions suicidaires sont dépistées chez une personne en crise, il est nécessaire d’évaluer la gravité de la crise avant d’établir un plan d’intervention.
Au cours de l’évaluation du potentiel suicidaire, le clinicien s’intéresse à l’évaluation du risque suicidaire (facteurs prédisposant à l’apparition du geste, de l’urgence du passage à l’acte (imminence de la conduite suicidaire), et du danger entraîné par le scénario suicidaire (létalité du moyen).
La clé d’une évaluation adéquate se trouve dans la formation des intervenants. Les crises suicidaires, malgré qu’elles soient de durée limitée, peuvent être récurrentes.
Évaluation du risque suicidaire, de l’urgence et de la dangerosité :
Cette étape consiste à évaluer le degré de perturbation de l’individu afin de déterminer l’imminence et la dangerosité du geste suicidaire.
La tâche pour les intervenants en situation de crise est lourde et exigeante. Ils doivent repousser l’échéance du passage à l’acte tout en concevant un plan de traitement, reconnaître les intentions de la personne en crise et discerner tous les éléments (tels que les abus d’alcool, de drogue, de médicaments, les tentatives de suicide antérieures, les antécédents psychiatriques ainsi que les problèmes de santé mentale existant dans la famille) qui augmentent le risque suicidaire.
Pour déterminer les priorités de l’intervention il convient de procéder assez rapidement à l’évaluation de l’urgence, c’est à dire à l’évaluation de la probabilité d’un passage à l’acte.
Au cours de cette évaluation, l’intervenant doit nécessairement prendre en considération la létalité du scénario en questionnant la personne suicidaire sur ses intentions et sur les moyens qu’elle pense utiliser au moment du passage à l’acte.
Les questions directes quant au scénario suicidaire (où, quand, comment) peuvent sembler embarrassantes à poser, elles peuvent mettre celui qui intervient dans la gêne, parce qu’il n’est pas concevable dans notre culture d’oser aborder de telles questions. Il faut donc aller au delà de l’indisposition que ces questions peuvent susciter et se rappeler qu »elles peuvent être réconfortantes et apaisantes pour une personne suicidaire d’être considérée dans ce qu’elle vit actuellement et dans son désir de mourir. La personne suicidaire interprète les questions directes de l’intervenant comme une compréhension de sa souffrance.
Lorsque les questions sont précises, il y a plus de chance que les réponses le soient aussi.
– désarroi ou désespoir ;
– agitation motrice, état de panique ;
– désire parler et est à la recherche de communication ;
– est coupée de ses émotions: elle rationalise sa décision ou, au contraire, elle est très émotive, agitée ou troublée ;
– a un accès direct et immédiat à un moyen de se suicider : médicaments, armes à feu, etc. ;