Le geste suicidaire s’inscrit dans le déroulement de la crise comme une tentative de réduction des tensions internes auxquelles le sujet est en proie. Il s’impose à lui comme une nécessité, devant l’impossibilité de contenir une angoisse envahissante et déstructurante par les mécanismes de défense habituels. Le passage à l’acte suicidaire n’est pas le seul moyen de réduire les tensions, l’agitation, l’agressivité à l’égard d’autrui le permettraient aussi. Tout se passe comme si, face à l’équivalence – agressivité contre autrui ou contre soi – Le sujet balançait à travers ses représentations fantasmatiques, entre une identification à une position de victime ou d’agresseur, pour finalement trouver un compromis singulier : être les deux à la fois. La crise suicidaire quand elle devient publique, constitue l’urgence par excellence, un moment décisif qui mobilise impérieusement l’autre. Le suicidant par la mise en jeu de sa vie, s’impose aux autres. Il force l’attention, la relation, l’intervention de l’autre, c’est à dire qu’il en fait d’une certaine façon son objet, en court-circuitant l’espace et le temps de la demande.
Il est difficile de décrire des étapes aux frontières bien tranchées car chacun suit un cheminement qui lui est propre et dont les expressions sont loin d’être standardisées, même lorsqu ‘elles sont marquées du sceau de la pathologie mentale.