La période de crise au sens médical signifie classiquement un changement subit dans l’évolution d’une maladie qui signe une aggravation ou une amélioration, mais aussi l’émergence de manifestations pathologiques chez un sujet considéré comme sain. Elle correspond à un moment de défense, de vulnérabilité, le mettant en situation de rupture, de souffrance, laquelle n’est pas obligatoirement théâtrale ou bruyante au contraire, certains l’ayant même vécue comme moment fécond d’une vie.
La crise constitue un moment de rupture dans l’existence d’un être vivant, conséquence d’une perturbation du système de régulation assurant leur continuité et leur intégrité. C’est donc un phénomène qui recouvre des situations très variables dans leur nature puisqu’il peut affecter les domaines corporels, psychiques et sociaux.
La personne suicidaire c’est celle qui sans réaliser un geste directement auto-agressif multiplie par ses comportements les situations de risque où parfois sa vie, en tout cas sa santé, peut être mis en jeu.
Très souvent l’émergence de la crise suicidaire, véritable dérèglement du sens de l’auto-conservation trouve son moteur dans l’envahissement soudain du psychisme par une passion de destruction plus que par un désir de mort qu’on serait en peine de définir.