Conduite suicidaire

Que faire lorsque vous craignez une conduite suicidaire ?

Évaluer l’urgence suicidaire de la personne

Une urgence suicidaire peut être moyenne, forte, ou extrême.

Afin de vous aider à évaluer l’urgence de la situation et pour guider votre intervention subséquente, parlez ouvertement avec la personne de son envie de mourir. Le plus simple est de lui demander directement si elle sait :

Comment et Quand veut elle se suicider ?

L’intervention sera différente si une personne vous dit qu’elle veut se suicider dans la journée et qu’elle a en sa possession un moyen pour le faire, comparativement à une autre qui a des flashs suicidaires et qui n’en a planifié ni l’endroit, ni le moyen, ni le moment de son suicide.

Évaluer le risque suicidaire

Le risque suicidaire peut être moyen, élevé ou extrême selon que l’on retrouve chez la personne peu ou plusieurs facteurs associés au suicide, soit prédisposants, contribuants ou précipitants. Nous devons aussi tenir compte dans notre évaluation des facteurs de protection qui font diminuer le risque. Il est très difficile de se satisfaire des grilles d’évaluation du risque suicidaire, que l’on peut trouver ici et là, car les facteurs sont trop nombreux, il est difficile donc, de mettre une valeur exacte au risque.

Toutefois il est important de prendre en considération la létalité du scénario en questionnant sur les intentions et les moyens, et essayer ainsi, d’évaluer adéquatement l’élaboration de celui-ci.
Les questions directes où, quand, comment, peuvent sembler embarrassantes à poser, mais il est souvent nécessaire d’aller au-delà de l’indisposition que ces questions peuvent susciter et se rappeler qu’elles peuvent être réconfortantes et apaisantes pour une personne qui tente de se suicider.
Aborder le sujet directement permet de considérer la personne dans ce qu’elle vit actuellement et dans son intention de mourir. Celle-ci pourra alors interpréter les questions directes comme une compréhension de sa souffrance.

Lorsque les questions sont précisent les réponses le seront également et permettront de mieux apprécier la situation et de mieux évaluer l’urgence et la dangerosité du passage à l’acte.

De l’idéation à l’intention

Une personne est généralement considérée en URGENCE MOYENNE lorsqu’elle :

– Désire parler et qu’elle est à la recherche de communication,
– Cherche des solutions à ses problèmes,
– Peut penser au suicide mais n’a pas de scénario suicidaire précis ou établis
– Maintient des projets réels pour les prochains jours,
– Pense encore à des moyens et à des stratégies pour faire face à la crise,
– N’est pas anormalement troublée, mais psychologiquement souffrante.

De l’intention à la programmation d’un scénario

Une personne est considérée en URGENCE ÉLEVÉE si :

– Son équilibre émotif est fragile,
– Elle envisage le suicide et son intention est claire,
– Elle a envisagée un scénario suicidaire, mais son exécution en est reportée,
– Elle ne voit de recours autre que le suicide pour cesser de souffrir,
– Elle a besoin d’aide et exprime directement ou indirectement son désarroi

De la programmation au passage à l’acte

Une personne est considérée en URGENCE EXTRÊME si :

– Elle est décidée, sa planification est claire (où, quand, comment) et le passage à l’acte est prévu pour les jours qui suivent,
– Elle est coupée de ses émotions, elle rationalise sa décision, ou au contraire, elle est très émotive, agitée, troublée,
– Elle se sent complètement immobilisée par la dépression ou, au contraire, elle se trouve dans un état de grande agitation,
– La douleur et l’expression de la souffrance sont omniprésentes ou complètement tues,
– Elle a un accès direct et immédiat à un moyen de se suicider : médicaments, arme à feu, lames de rasoir etc.,
– Elle a le sentiment ‘avoir tout fait et tout essayé.

Grille d’évaluation de l’urgence suicidaire